C’est un coup dur pour la formation La Chatte – Magerotte, Benoit Maurissen ne sera pas présent sur la ligne de départ du Tour des Vosges. Celui qu’on surnomme le vélo balai affichait pourtant de grandes ambitions pour son deuxième Grand Tour.
Il rêvait du triplé
Contraint de rester au royaume pour raisons familiales, Maurissen est donc un des grands absents du peloton Continental. Au sein de l’encadrement Magerotte, on parle d’une vraie déception. Aux commandes de l’équipe depuis 2019, Adrien Lagae commente:
« On parle quand même d’un garçon qui est capable de repartir du Tour avec trois maillots. Je n’en connais pas beaucoup qui peuvent en dire autant.«
Adrien Lagae
Manager La Chatte Magerotte
Il faut dire que lors de l’édition 2019, Maurissen était passé tout près d’un raz de marée en termes de récompenses individuelles. Finalement bredouille, il finissait 2e de la Lanterne Rose, 3e du Prix Quentin Paquot (coureur le plus généreux sur et en dehors du vélo, aujourd’hui Prix A. Profili) et 5e du Super Combatif.
Avec un début de Tour en boulet de canon, Maurissen était le grand favori des bookmakers pour le Prix Paquot. Aurelien Dubois (Manager K7) s’en souvient: « Sur le village du Tour, ‘Ben’ était intenable. Il parlait à tout le monde, terminait toutes les soirées et surtout toutes les bières. Un gars sûr et généreux comme on aime en avoir dans le peloton.«
Mais en pleine bourre, c’est la fringale qui frappe Maurissen. Complètement hors service après l’étape de Sancerre, Maurissen brille par son absence le soir-même sur le village du Tour tandis que ses concurrents (Bryssinck, Profili, Vandermersch, Jalatreppe…) marquent des points auprès des électeurs. Résultat, Maurissen n’est plus intouchable ! Dans un autre registre le lendemain, il manque de lucidité sur les pentes du Morvan lorsque Vanderspeck (Nénu Cycling) montre des signes de faiblesses. Plutôt que d’attendre, il continue de grimper à un rythme soutenu et distance Vanderspeck qui consolide sa lanterne rose.
Après ce premier apprentissage, c’est un Maurissen plus mature qu’on annonçait dans les Vosges. Bien décidé à repartir avec un, ou plusieurs, maillots sur les épaules. Mais l’histoire s’écrira donc sans lui… Heureusement pour Adrien Lagae, « La Chatte – Magerotte dispose de plus d’un ‘tour’ dans son sac et nous avons d’autres coureurs qui peuvent faire la différence« . Même s’il reconnait que « il va falloir se remobiliser« .
La Campagne est lancée
Bien évidemment, une telle absence devrait permettre à d’autres coureurs de se révéler. Parmi ceux-ci, comment ne pas citer Laurent Jalatreppe. Fraîchement transféré.e de Renmans Agrigeer vers les Sterkes Ludos, l’enfant terrible de la pédale arrive mieux armé.e et entouré.e d’une véritable armada pour briller sur ces trois tableaux. S’ils disposent de l’expérience d’un ancien vainqueur à ses côtés (Profili), les Sterkes semblent en tout cas décidé.e.s à jouer la carte Jalatreppe cette année. Interrogé.e par Bonneville Magazine sur ses sensations à quelques jours du départ, Jala ne se cache pas:
« Je me sens comme Jacques Chirac avant une foire agricole dans le Poitou. La main moite et le sourire jusqu’aux oreilles. Prêt.e à séduire les électeurs et enquiller les boissons locales. »
Laurent Jalatreppe
Sterke Ludos
Mais avec un peloton élargi, la bataille s’annonce plus ouverte que jamais. S’il faudra bien évidemment compter sur de vieux briscards comme Profili, Vandermersch, Vanderspeck et Bryssinck. De jeunes loups tenteront certainement de tirer un peu la couverture. Le palmarès des Routes Noires était d’ailleurs sans équivoque. Les combatifs Nicodème (BicyKets) et Cycl’O Tacos étaient des néophytes du peloton. Disqualifié pour le prix du Combatif (abandon sur le comptoir de la taverne de l’église), Vincent Poitvin (2nd Sess) est un autre petit nouveau qui aurait fait du prix Profili sa priorité de la saison.
En bref, beaucoup de coureurs frissons qui promettent au peloton de très beaux instants de partage et de générosité.
Réponse dans quelques jours. Vive la passion et vive l’amitié.
« À Vosges ! »